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La cour

Une cour africaine en Côte d'Ivoire, un espace fermé, accueillant, humble et vivant.

Le temps s'écoule au rythme des pas qui s'y attardent et des rires qui s'en échappent.

Elle est un grand espace façonné par la vie, partagé entre ceux qui y posent leurs valises et ceux qui ne font que passer en quête d’un abri temporaire. ​

 

On y trouve des familles entières, des mères, des pères, des enfants, mêlés à d'autres visages solitaires. 

Des hommes ou des femmes aux histoires secrètes, des aînés qui y trouvent le repos et des couples qui s'essaient à de nouvelles complicités discrètes.

 

Un gardien veille sur cet univers où aucune étoile n'y est refusée.

 

Les femmes restent les sentinelles sacrées de la cour, tandis que les hommes la quittent chaque jour. Protectrices, elles veillent sur les enfants, accomplissent leurs tâches avec soin.

Chaque geste porteur de sens et de constance.

 

Par moments, la cour s’éveille aux échos d’un repas partagé, où des mots, légers comme des ombres, passent d’une bouche à l’autre.

Ces échanges, par leurs discrétions rappellent que chacun, malgré la proximité, tient à préserver un peu de son propre mystère.

 

La cour commune est simple, presque nue, mais elle ne manque ni de vie ni de chaleur.

Les murs sont peut-être ébréchés, les couleurs effacées par le soleil, mais tout cela fait partie de sa mélodie.

C'est l'esprit de la communauté qui guide, qui accueille les âmes en quête de refuge.

Pourtant, celles et ceux qui y ont grandi veulent s'en échapper, fasciner par les récits d'aventures des voyageurs qui s'y arrêtent.

 L'espoir d'un ailleurs résonne comme un échappatoire possible, tout en restant à l' état d'un rêve sans issue.

 

Chaque jour, la cour change au fil des pas qui la traverse, des animaux qui chantent, des voix qui l’animent et des silences qui la bercent.

Elle est à la fois un lieu de passage et d'ancrage, là où les chemins de vie se croisent ou chavire, pour parfois s'éloigner sans bruit.

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