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African Far West


 

Sous le soleil implacable du Sud-Ouest burkinabé, là où la poussière se mêle aux rêves, s’étend une mine d’or clandestine, tapie dans la région de Banfora.
Ce lieu, empreint de mystères et de désillusions, est devenu le théâtre de luttes silencieuses et d’espoirs tenaces.


Il y a vingt ans, des géologues, arpentant ce sol meuble et capricieux, décrétèrent qu’il ne valait pas la peine d’y planter les griffes de l’industrie moderne.
Abandonnée aux marges des cartes officielles, la mine échappa aux lois et s’enfonça dans l’ombre de l’illégalité.


On la surnomme ici « Al-Qaïda », un nom qui claque comme un avertissement.
Sa réputation, sombre et tragique, lui colle à la peau.
Les éboulements y sont fréquents, emportant dans leur sillage des vies suspendues au fil fragile de l’espérance.
Survivre à ces entrailles mouvantes relève presque du miracle, tant les effondrements sont cruels et soudains.


Mais ici, nul n’a le luxe de reculer.
La quête de l’or, brûlante et insatiable, pousse des hommes, venus des quatre coins du continent, à creuser sans relâche.
Dans cette ruée moderne, chaque trou est une bataille.
Les galeries, profondes de vingt, trente, parfois cent mètres, sont autant de cicatrices ouvertes dans la chair de la terre.


Cette mine n’est qu’un écho parmi tant d’autres en Afrique, où les filons dorés attirent les foules dans un mélange de fascination et de désespoir.
Clandestines, dépourvues de toute sécurité, elles demeurent des pièges où les rêves d’un avenir meilleur se heurtent trop souvent à une réalité bien différente .


Malgré la peur et les doutes, les orpailleurs continuent.
Car dans la poussière et le chaos, brille toujours l’espoir, cet or plus précieux encore que celui qu’ils arrachent au ventre de la terre.

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